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Les micro-libertés en hospitalisation psychiatrique. Négociations et poids des idéologies

Soutenance de thèse de doctorat en sociologie de Marius Salgado

19 juin 2023

Sorbonne, 17 rue de la Sorbonne, 75005 Paris, Amphithéâtre Durkheim (escalier I)

Jury

Lise Demailly, professeure des universités émérite, Université de Lille, rapportrice
François Sicot, professeur des universités, Université Toulouse Jean Jaurès, rapporteur
Frédéric Poulard, professeur des universités, Université Paris Cité, examinateur
Livia Velpry, maîtresse de conférences HDR, Université Paris 8, examinatrice
Frédéric Mougeot, maître de conférences, Centre Max Weber -ENSEIS, examinateur
Olivier Schwartz, professeur des universités émérite, Université Paris Cité, invité du jury

Résumé

Les unités d’hospitalisation à temps plein, surnommées les « unités fermées » par leurs acteurs ou les textes juridiques, réunissent indistinctement des patients en soins libres et sous contrainte, appliquant à tous une prise en charge basée sur la coercition et l’enfermement. Une contrainte qui s’individualise, puisque le milieu psychiatrique ne présente aucune homogénéité, ni parmi les patients, ni au sein des groupes professionnels, ni dans le maillage de structures sur le territoire. Aussi, cette thèse questionne les processus qui singularisent la contrainte en unité d’hospitalisation, en s’appuyant sur une approche comparative basée sur deux recherches ethnographiques en hospitalisation psychiatrique, secondées par des entretiens sur et hors de ces terrains, ainsi qu’une recherche ethnographique en unité de jour. La thèse permet alors de faire émerger le concept de micro-libertés : des exceptions aux règles et des avantages individuels qui produisent les conditions de vie des patients lors de leurs séjours. Parce qu’elles sont au centre de toutes les interactions, elles déterminent l’ordre négocié entre les groupes d’acteurs présents dans les unités. Une organisation informelle où les professions supposées hégémoniques — les psychiatres et les juges — ne sont pas si dominantes et doivent partager leur capacité décisionnelle, et où les groupes subordonnés — patients, infirmières, secrétaires médicales ou assistants sociaux — disposent de marges de manœuvre pour peser sur les décisions. Un résultat supplémentaire fait émerger l’existence localement située de pratiques et de discours communs : les idéologies psychiatriques. Dans certaines unités, elles offrent à un des groupes habituellement exclus — les aides-soignants et les familles de patients par exemple — une place plus importante dans les négociations des micro-libertés. La thèse révèle donc comment les modalités pratiques de la contrainte, les micro-libertés, s’individualisent par des négociations qui produisent une organisation informelle, dépendante des relations interpersonnelles, des idéologies locales et du contexte culturel. 

Mots clefs : Psychiatrie, Hospitalisation psychiatrique, Soins sous contrainte, Philosophie du soin, Groupes professionnels, Ordre négocié, Organisation informelle, Patients, Famille de patients


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