Claussmann Lisa

Doctorante, Université Paris Cité
Discipline : Sciences, techniques et sociétés
Contact : lisa.claussmann(at)gmail.com
Titre de la thèse : Au nom de l’environnement. De la solution aux problèmes de l’enfouissement des déchets dangereux en France (titre provisoire)
Sous la direction de Soraya Boudia (Cermes3) et Hélène Michel (Sage)
A partir du cas d'étude du site de stockage souterrain de déchets dangereux Stocamine, la thèse cherche à saisir les problèmes posés par une infrastructure sociotechnique à rebours des solutions qu’elle propose. Pour en faire le récit, elle se structure en deux parties qui permettent de restituer la manière dont l’enfouissement de déchets dangereux est successivement présenté comme une solution puis un problème par différents groupes d’acteurs. La thèse entend revenir sur les différents espaces politiques et techniques dans lesquels se problématisent les déchets dangereux et leur enfouissement.
La première partie retrace la manière dont l’enfouissement de déchets dangereux est présenté comme une solution à deux problèmes : l’accumulation de déchets industriels dangereux en France et la désindustrialisation du bassin potassique alsacien. Pour rendre le projet acceptable par la population, les acteurs politiques et les acteurs industriels, expertises à l’appui, mettent en avant la protection de l’environnement grâce au stockage souterrain des déchets dangereux. Mais contrairement aux promesses techniques faites dans les années 1980 et 1990, le sous-sol n’est pas un espace immuable dont les propriétés anéantissent la dangerosité des déchets.
La deuxième partie de la thèse montre comment l’enfouissement devient un problème technique, politique, économique et environnemental pour les acteurs nationaux comme pour les acteurs locaux. A partir de 2010, le déstockage des déchets dangereux est demandé par de nombreux acteurs au regard des risques de pollution de la nappe phréatique. La protection de l’environnement, qui avait d’abord justifié l’enfouissement des déchets dangereux, est alors mobilisée pour justifier le déstockage.