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Emilie Ménard

Doctorante en sociologie, EHESS

Ecole doctorale : 286 - Savoirs en sociétés

Titre de la thèse :  Questions de santé dans la nébuleuse écologiste en France depuis les années 1960

Sous la direction de Jean-Paul Gaudillière et Geneviève Pruvost

L’objectif de cette thèse est de réaliser une histoire intellectuelle et sociale de la santé comme sujet de préoccupation et de discussion écologiste privilégié, depuis les tous débuts de l’écologie politique en France dans les années 60. Dans une perspective socio-historique, ce travail tente de rendre compte des engagements pris sur les fronts conjoints de la santé et de l’écologie dans certains mondes écologistes actifs entre les années 60 et 2000. Il interroge celles et ceux qui durant leurs parcours biographiques ont vécu des formes d’engagements collectifs écologistes (mobilisations locales, journalisme, publications, associations, partis, etc.) dirigés vers la santé humaine. Il s’intéresse également à certains penseurs pionniers ayant écrit sur la santé comme André Gorz, Ivan Illich, Pierre Fournier, et Alexandre Grothendieck, et aux revues d’écologies politiques des années 70-80 (La Gueule Ouverte, Survivre & Vivre, Ecologie, Le Sauvage, Silence etc.) qui rendent compte des débats propres à cette période : entre critique du devenir industriel – et iatrogène – de la médecine moderne, influence de l’environnement (et de l’alimentation) sur la santé humaine, défense des médecines alternatives/naturelles, etc. Aussi, si le recours aux médecines alternatives est régulièrement interprété par les SHS comme comprenant un certain nombre d’enjeux écologiques, il n’existe pas de recherche spécifique et exhaustive consacrée à la place de ce choix thérapeutique dans les engagements écologiques. Cette thèse pose cette question en interrogeant les écologistes engagé.e.s pour la santé à propos du pluralisme thérapeutique : des scènes de débats internes apparaissent et donnent à voir des conflictualités profondes (rapport au corps, à la vie, à la science, à l’expertise, à la liberté thérapeutique…), qui sont d’autant plus d’entraves dans la formulation d’un projet politique écologiste solide et stable. Enfin, cette thèse fait le choix de réaliser un focus sur le recours aux pratiques de santé naturelles en proposant d’interroger un continuum entre ce recours et l’engagement écologique à travers le concept de « sobriété médicale » qui sera évalué par une enquête ethnocomptable des pratiques de santé auprès de quelques foyers.


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