Sociétés, crises et santé publique en Europe, en Amérique latine et dans les Caraïbes
Edité par Anne Peggy Hellequin (Ladyss) et Mady Malheiros Barbeitas (Cermes3)
4 mai 2022
© Institut des Amériques
Résumé
Les sociétés européennes et latino-américaines, comme le reste du monde, ont connu en 2020 une crise sanitaire majeure qui a entrainé de multiples répercussions dans de nombreux domaines. De nouveaux questionnements sont apparus quant au fonctionnement des différents systèmes de santé nationaux, aux modèles économiques existants et aux inégalités qu’ils peuvent induire, à la cohésion sociale de chacun des pays et aux relations internationales.
Pour avoir négligé la prévention et l’organisation des réponses aux pandémies, la plupart des gouvernements font face à des choix douloureux entre santé publique, activité économique et préservation des libertés des citoyens. Par le passé, les autorités ont généralement considéré que la croissance économique livrait des dividendes permettant de financer les services de santé. En 2021, c’est très probablement la maîtrise de la pandémie - au niveau mondial – qui conditionne le retour à la vie sociale et l’activité économique.
Au-delà de la crise sanitaire et des milliers de décès (plus de 530 000 dans l’Union Européenne et plus de 750 000 pour l’Amérique Latine et les Caraïbes, soit près de la moitié des décès dans le monde en mars 2021 selon l’OMS), le colloque Sociétés, crises et santé publique en Europe, en Amérique latine et dans les Caraïbes se propose de réfléchir aux premiers enseignements de cette crise mondiale. Le propos est donc de convier chercheurs et responsables sociaux et politiques pour mener une analyse comparative, Europe-Amérique Latine et Caraïbes, autour de trois tables rondes :
1. Les systèmes de santé fonctionnent dans des organisations politiques où la prise de décision est soit plutôt centralisée, soit se situe à l’échelle régionale ou provinciale. L’aire géographique qui nous concerne propose différentes formes d’organisation, d’un pouvoir politique étatique fort à une configuration plus fédérale ; il s’agira ici de s’intéresser à la décision en matière de santé publique.
2. La crise sanitaire a révélé et souvent accru des inégalités sociales que nous envisagerons à différentes échelles : entre hommes et femmes, entre territoires, entre les personnes précaires ou du secteur informel et celles disposant d’une protection sociale, enfin entre pays, à travers notamment la question du financement de la recherche.
3. Si, dans l’urgence, les premières décisions ont été politiques, depuis mars 2020, d’autres acteurs ont émergé et posent plus largement la question de la place de la société civile (collectifs citoyens, scientifiques, ONG…) dans les politiques publiques de santé. Cela est certainement riche d’enseignements pour la construction d’un monde post-pandémique.