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La production des évidences sur l'intersexuation. Savoirs et pratiques médicales autour de l'hyperplasie congénitale des surrénales (France, 1950-2018)

Soutenance de thèse de doctorat en sociologie de Michal Raz

27 septembre 2019, 14h

EHESS, salle 13 (6e étage), 105 boulevard Raspail, 75006 Paris

 

Jury

  • Armelle Andro, professeure de sociologie et de démographie à l'Université Paris 1 (rapporteure)
  • Cynthia Kraus, maîtresse d'enseignement et de recherche à l'Université de Lausanne (rapporteure)
  • Janik Bastien-Charlebois, professeure de sociologie à l'Université du Québec à Montréal
  • Éric Fassin, Professeur de sociologie et d'études de genre à l'Université Paris 8
  • Jean-Paul Gaudillière, directeur de recherche à l'Insesrm et directeur d'études cumulant à l'EHESS
  • Ilana Löwy, directrice de recherche à l'Inserm (directrice de thèse)
  • Joëlle Vailly, directrice de recherche au CNRS

Résumé de la thèse

Cette thèse étudie les transformations des savoirs et des pratiques biomédicales autour de l’intersexuation en France. Elle étudie l’émergence et la mise en place, au XXe siècle, d’un dispositif de médicalisation précoce des enfants ayant un sexe atypique en prenant pour exemple l’histoire d’une variation particulière – l’hyperplasie congénitale des surrénales (HCS). Ce dispositif de normalisation se fonde sur un changement de paradigme incarné par un protocole rédigé à l’hôpital Johns-Hopkins dans les années 1950, et dont cette thèse analyse la réception en France. L’historicisation du dispositif de prise en charge des «filles HCS» sert à examiner la production médicale de plusieurs «évidences» à leur égard : leur appartenance indiscutable au sexe féminin et la supposée nécessité d’une intervention médicale durant la petite enfance, évidences soutenues par des nouvelles techniques ainsi que des théories psychologiques sur le genre et la sexualité. À partir d’une analyse d’archives – notamment des publications scientifiques – et des entretiens avec des acteurs-clés de ce processus médical, cette thèse montre que la multiplication des connaissances et des modalités d’intervention médicale produit paradoxalement des formes d’ignorance de la part du milieu médical français et des résistances à abandonner un paradigme pourtant maintes fois remis en question. À travers l’étude de deux champs de savoirs et d’action sur l’HCS – le diagnostic prénatal et les études de suivi à long terme – cette recherche analyse comment persistent les évidences à propos du sexe en dépit du caractère incertain et complexe des savoirs que l’intersexuation révèle. Cette persistance des évidences est rendue possible par divers mécanismes de mise à l’écart de connaissances alternatives, témoins de la légitimité sociale et de l’emprise exclusive dont bénéficie actuellement la médecine.


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