L’évaluation socioéconomique du cancer en perspective internationale : regards croisés France-Cuba
Séminaire organisé à l'occasion du séjour au Cermes d'Ana Maria Galvez, professeure d'économie de la santé à l'Ecole nationale de santé publique (ENSAP) de Cuba
Le 6 octobre 2017, de 14h à 17h
Cermes3, salle de réunion, bâtiment C, campus CNRS, 7 rue Guy Môquet, Villejuif
Présentation
Les coûts de la prise en charge et du traitement du cancer connaissent une inflation dans la plupart des pays industrialisés. Comme en témoignent plusieurs appels au sein de la profession médicale, ce sont en particulier les prix des nouvelles molécules – notamment les « thérapies ciblées » et les « immunothérapies » R qui sont considérés comme responsables de cette hausse des dépenses de santé. Afin de contenir les dépenses publiques et d’améliorer l’« efficience », de nombreux gouvernements cherchent à adopter des modèles d’évaluation économique, proposant différents équilibres entre valeurs thérapeutiques, sanitaires et économiques. Ces enjeux se posent aux niveaux national, régional et « global », comme en témoigne l’intervention de l’OCDE ou de l’OMS. Ils ne se limitent pas aux pays à hauts revenus mais également aux pays du « Sud » où les maladies chroniques, en particulier les cancers, se multiplient et posent des enjeux majeurs de financement des systèmes de santé, alors que l’agenda de la « santé globale » reste concentré sur les maladies infectieuses.
A l’occasion de la venue au Cermes3 d’Ana Maria Galvez, professeure d’économie de la santé à l’Ecole nationale de santé publique (ENSAP de La Havane, nous organisons un séminaire proposant un regard croisé FranceRCuba concernant l’évaluation socioéconomique du cancer. Parmi les « Suds », le contexte cubain se distingue par la priorité accordée à la lutte contre le cancer, comme en témoigne l’important réseaux de services d’oncologie dans le pays ainsi que les efforts de recherche et production pharmaceutique, permettant de produire localement de nombreux traitements génériques (chimiothérapies, thérapies ciblées) et innovants (immunothérapies). Dans un contexte de réformes socioéconomiques, l’économie de la santé détient un rôle de plus en plus important, dans le but de guider les décisions de politique sanitaire et de contenir les dépenses. L’intérêt que nous portons au contexte cubain tient aussi à l’importance régionale et mondiale de ses politiques de santé en matière de lutte contre le cancer, comme en témoignent l’offre de formation médicale, l’exportation de produits pharmaceutiques et certains projets de collaboration « SudRSud ».
Dans le cadre de ce séminaire, nous tâcherons d’apporter des éléments de réponse aux questions suivantes : Comment rendre compte de la mise à l’agenda de l’évaluation socioéconomique du cancer en France et à Cuba, ainsi qu’au plan des organisations internationales ? Autour de quels dispositifs institutionnels et outils d’évaluation socioéconomique la valeur de la prise en charge du cancer estRelle construite et envisagée dans les deux contextes ? Comment les différences d’organisation sociale et politique, de niveaux de richesse, structurent-elles les choix amenés en termes de régulation et d’évaluation du prix du médicament ?