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Politiques du psychique. L’hygiène mentale en Europe au XXe siècle

Journée d'étude organisée par Grégory Dufaud (IEP Lyon-Larhra) et Nicolas Henckes (CNRS-Cermes3)

1er février, de 10h à 17h

Salle de réunion du Cermes3, Campus CNRS, 7 rue Guy Môquet, 94800 Villejuif

 

L’entrée est libre mais en raison des mesures de sécurité en vigueur l’inscription est nécessaire pour pouvoir accéder aux locaux (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.)

Si le terme d’hygiène mentale circule dès le XIXe siècle il s’impose dans le premier tiers du XXe siècle dans la plupart des pays européens et d’Amérique pour caractériser ce qui apparaît alors comme de nouvelles façons d’aborder les pratiques et les savoirs psychiatriques autant que leur mise en politique. L’hygiène mentale est d’abord un projet de réforme, basé sur la promotion de formes alternatives d’assistance psychiatrique et de pratiques de prévention dans le champ de la santé mentale. Ce double objectif s’incarne dans des structures psychiatriques inédites, créées par des psychiatres réformateurs. Ainsi, en 1908, le psychiatre Gustav Kolb fonde, en Bavière, un service libre afin d’aider les malades à réintégrer la société. Le service libre est pensé comme un complément de l’asile : les soins hors les murs visent à prolonger le traitement reçu par les malades mentaux pendant leur internement. Mais l’hygiène mentale ne s’intéresse pas exclusivement aux pratiques psychiatriques ; elle est aussi un projet d’organisation scientifique des sociétés dont l’origine a diverses sources intellectuelles. En France, la promotion de la prophylaxie mentale par Édouard Toulouse s’inscrit dans un programme plus large de biocratie, qui veut incarner le gouvernement par les sciences. Sa pensée est inspirée par, d’un côté, la philosophie positiviste et évolutionniste et, de l’autre, l’idéologie républicaine. Plus largement l’essor de l’hygiène mentale reflète la montée dans les sociétés européennes d’utopies scientifiques et politiques puisant autant dans les idéaux de réforme sociale que dans les idéologies totalitaires.

L’historiographie de l’hygiène mentale s’est jusqu’à présent surtout concentrée sur les États-Unis où elle a étudié la structuration de l’hygiène mentale et l’œuvre d’Adolf Meyer. En Europe, les recherches, en plus d’être fragmentaires, concernent principalement les pays d’Europe occidentale, politiquement stables et relativement avancés sur le plan sanitaire. Elles permettent néanmoins d’observer deux éléments fondamentaux : la simultanéité de son émergence en divers lieux au début du xxe siècle et la grande variété de ses formes d’un endroit à un autre. De sorte qu’il paraît difficile de parler d’un courant unique, même si des mouvements internationaux existent, dont l’objectif est de promouvoir des modes de faire et de penser.

Cette journée d'étude, qui fait suite à un premier symposium organisé dans le cadre de la conférence de la Société Française d'Histoire des Sciences et des Techniques en avril 2017, rassemble des travaux francophones sur la France et les pays voisins. Elle s'organisera en deux temps :

10h00. Introduction

I. Dispositifs français et coloniaux

10h15-10h45. Marie Derrien (Université de Lille-irhis) : « La clinique psychiatrique départementale d'Esquermes : un expérience pionnière dans le développement de l'hygiène mentale en France ? »

10h45-11h. Discussion

11h00-11h15. Pause

11h15-11h45. Paul Marquis (Science Po Paris) : « L'hygiène mentale dans l'Algérie coloniale : conception et réalisations d'un dispositif précurseur (années 1930 - années 1960) »

11h45-12h. Discussion

12h-12h30. Discussion générale introduite par Hervé Guillemain (Université du Maine-cerhio)

12h30-14h00. Repas

 II. Mouvements et réseaux italiens et suisses

14h00-14h30. Catherine Fussinger (chuv-unil) : « Discours, pratiques et réseaux de l’hygiène mentale en Suisse : retour sur les 35 ans d’activités du premier président du Comité national d’hygiène mentale (1928-1962) » 

14h30-14h45. Discussion

14h45-15h00. Pause

15h00-15h30. Marianna Scarfone (Université de Strasbourg-sage) : « Au-delà de l’asile : prophylaxie sociale et hygiène mentale en Italie dans l’entre-deux-guerres »

15h45-16h00. Discussion

16h00-16h30. Discussion générale introduite par Claude-Olivier Doron (Université Paris-Diderot/sphere)

16h30-17h00. Conclusion de la journée et perspectives

Cette série d’ateliers sur l’hygiène mentale est soutenue par le LabEx tepsis et le cermes3.

Centre de recherche, médecine, sciences, santé, santé mentale, société
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